Nous avons pu obtenir l'intégralité de l'article

Nous avons pu obtenir l'intégralité de l'article de Ouest-France qui n'a pu paraître le 19 octobre pour cause de grève des imprimeries à Rennes et Nantes et concernant l'arrivée de 60 demandeurs d'asile sur le Pays de Guer.

Le pays de Guer va recevoir des demandeurs d’asile

À l’heure où la conjoncture géopolitique internationale est tendue, l’accueil des migrants est un sujet délicat qui se pose à tous, élus comme citoyens. Et l’ex-territoire de Guer Communauté s’apprête à héberger un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada) de 60 places. Les premières seront ouvertes fin octobre.

« Faire œuvre de solidarité »

Pour comprendre les enjeux de la situation, un point d’information s’est déroulé mardi 17 octobre à la mairie en présence de Daniel Huet, maire de Monteneuf, Jean-Luc Bléher, maire de Guer et président d’Oust à Brocéliande Communauté et de deux représentantes de Coallia, organisme qui gère entre autre l’accompagnement social et l’hébergement des migrants. L’association œuvre dans le champ de l’action sociale et médico-sociale avec comme valeurs cardinales, la dignité humaine, le respect de l’autre et la reconnaissance des différences. « Il faut dédramatiser la situation. Ce sont 60 personnes qui ne seront pas concentrées dans un seul endroit. Coallia a une très bonne réputation et effectue un travail de fond » lance Jean-Luc Bléher. « C’est une œuvre de solidarité et il faut avoir le courage de ses opinions. Nous sommes le pays des droits de l’homme. J’y suis très attaché. L’approche est républicaine et humaine pour éviter que ces gens soient persécutés. Et je me dis que nous serions bien contents de trouver une terre d’asile si nous étions en difficulté. » Concrètement Coallia louera des logements à des bailleurs privés ou publics sur Guer, Monteneuf et Beignon, qu’elle meublera. C’est en discussion à Augan. Environ 80 % des places sont déjà disponibles et le financement de l’accompagnement social et de l’hébergement est assuré par Coallia qui bénéficie de fonds de l’Etat. « L’approche est responsabilisante, ce n’est pas de l’assistanat » rajoute Jean-Luc Bléher. « Il faut essayer de démontrer qu’on peut accueillir ces gens avec une culture différente. Humainement, on ne peut pas laisser les choses en l’état » confie Daniel Huet. Lors du conflit de 39-45 « Monteneuf a accueilli des Polonais, certains y sont restés après la guerre et se sont intégrés » poursuit-il. Pour Odile Grellet, directrice d’unité territoriale de Coallia sur le Morbihan, l’Ille-et-Vilaine et la Loire-Atlantique, « quand le statut de réfugié est obtenu, c’est pour la vie. Les gens font le deuil de leur pays et abandonnent tout un pan de leur vie, de leur famille ».

Des travailleurs sociaux présents à plein temps

« L’État nous a mandatés pour mettre en place un centre d’accueil des demandeurs d’asile (Cada). C’est un établissement pérenne qui a pour objectif d’accueillir 60 demandeurs d’asile. Précisons bien que c’est l’Etat qui oriente les réfugiés vers les Cada » explique Odile Grellet. « Ce peut être des familles comme des personnes seules. Les missions des Cada sont l’accueil et l’hébergement pendant le temps de la procédure. À côté de cela, il y a un accompagnement à la scolarisation des enfants, à la santé ». L’examen de la demande d’asile par l’Etat peut prendre 9 à 12 mois. « Les personnes n’ont pas vocation à rester de manière pérenne en Cada. Lorsqu’elles reçoivent la réponse de l’Etat, elles doivent laisser la place à d’autres. On les accompagne vers l’autonomie, dans leurs démarches, leur vie sur le territoire. L’État verse un petit pécule tous les mois pour que les personnes puissent subvenir à leurs besoins alimentaires et vestimentaires. ». Pour ordre d’idée, cette somme est inférieure au barème du RSA. Tant que l’Etat n’a pas statué sur leur demande d’asile, les migrants n’ont pas le droit de travailler. « C’est pour cela qu’il faut développer le volet activités » précise Odile Grellet. « Les personnes sont en général très reconnaissantes à la France d’être accueillies et sont contentes de participer dans les associations ». Une équipe de 4,5 personnes équivalent temps plein va s’installer très prochainement à Guer. Une chef de service, Rozenn Tanguy, a été recrutée ainsi que deux travailleurs sociaux à temps complet. Rozenn Tanguy encadrera l’équipe et fera le lien avec les élus et les partenaires. L’équipe recevra les demandeurs d’asile dans ses locaux mais se déplacera également au domicile des personnes. « Nous recherchons une secrétaire à mi-temps et un agent technique à mi-temps, pour des petites réparations techniques dans les logements si besoin » informe Odile Grellet. « Leur intégration passe aussi par la richesse de la vie associative, avec pourquoi pas des cours de français Les bénévoles pourront faire visiter le territoire aux migrants. L’équipe va prendre contact avec l’éducation nationale et les établissements pour la scolarisation des enfants ». Pour conclure, Daniel Huet note « que s’il peut y avoir des réserves, à l’inverse des gens sont très sensibles à notre démarche ».