L'étang de Saint-Malo de Beignon ne doit pas finir comme celui de Concoret...

Article de Ouest France en date du 5/11/2019

Concoret. L’étang communal ne sera pas sauvé

C’est la fin de l’étang communal, situé à côté du camping. Il aurait fallu de 300 à 500 000 euros pour retirer les sédiments qui bloquaient son rôle qui était d’éviter les inondations.

Avec cet étang, c’est toute une idée d’approche écologique des années 1970 qui s’écoule. « Nous sommes surpris par la quantité de vase présente. Une vie piscicole ne pouvait pas se développer dans de telles conditions », remarque le maire, dont les propos rejoignent l’analyse de Chantal Bourhis, technicienne du Grand Bassin d’Oust (GBO).

« Il y a au moins un mètre de vase, aucune algue, pas de vie. Les poissons qui arrivaient par la digue située en haut de l’étang se trouvaient dans le piège », poursuit le maire.

Lors de la vidange, une cinquantaine de carpes et une tanche ont été repêchés.

Avant le 15 décembre, la digue à la sortie de la rivière de l’étang sera démolie. « Les bottes de pailles seront placées au niveau de cet écoulement pour filtrer l’eau et éviter que la vase aille dans la rivière », explique Ronan Coignard.

Le maire et son conseil ont pris cette décision après avoir longuement réfléchi sur la situation. « L’étang a été construit en 1968. Il devait éviter les inondations, un rôle qu’il ne pouvait plus remplir à cause de son envasement. Nous avons, d’abord, pensé à réaliser des travaux pour enlever ces sédiments. »

Hélas, l’estimation de ce chantier a monté aussi vite que les inondations. « Les chiffres avancés allaient de 300 à 500 000 euros. Impossible pour notre commune. »

Le maire s’est rendu compte que la digue à l’entrée de la rivière dans l’étang, laissait passer les poissons, or « l’arrêté de 1974 dit qu’ils ne doivent pas passer. J’ai signalé cette anomalie à la police des eaux et au GBO. »

La seule solution a été de vider l’étang et de restaurer cet espace comme la nature l’a fait : un cours d’eau entouré par des zones humides, qui sont des véritables éponges, empêchant les inondations à répétition.

Ronan Coignard a été convaincu de la nécessité de la fermeture de cet étang pour deux raisons. « La première, c’est le coût des travaux si nous voulions le garder. La second e est écologique. L’été, la température dans l’étang montait très vite et les poissons manquaient d’oxygène. L’eau qui s’écoulait de l’étang réchauffait le cours d’eau sur un kilomètre. »

La remise en état naturel de cet espace a été prise en charge « à 100 % par le GBO, l’Agence de l’eau Bretagne, la Région et le Département, donc notre commune n’a pas de dépenses à faire. »

En juin, une passerelle sera aménagée pour que les habitants continuent leurs promenades sur ce site.

Cet article est intéressant à plusieurs égards. Tout d’abord cet étang a été créé à la même période que le nôtre à peu de chose près, certes pour un objectif différent, éviter des inondations, le nôtre pour développer un attrait supplémentaire pour notre village. Mais à bien y regarder, le résultat est le même, ces retenues artificielles ont été mal appréhendées et que ce soit à Concoret ou à Saint-Malo de Beignon, le même problème survient : l’envasement de ces étangs. Tout comme celui de Concoret, nous avons désormais au plus profond de notre étang 1,50 à 1,80m d’eau. Cet envasement s’accélère et il est fort probable que d’ici 10 ans la situation sera telle qu’il n’y aura plus de vie dedans. Et oui, il ne faut avoir peur de le dire, les élus le savent parfaitement que ce soit au niveau de la commune ou de l’Oust à Brocéliande communauté. Le coût d’un désenvasement est du même ordre, de 300 000 € à 500 000 € chiffres également connus des élus. Problème, une somme pareille n’est pas disponible. De ce fait, d’ici 10 ans il en faudra sûrement encore plus. Voilà une conséquence d’avoir joué à l’autruche durant tant d’années. Il serait fort dommageable pour notre commune que notre étang termine comme celui de Concoret, du moins c’est notre avis ! Il est temps de se mobiliser pour exiger des élus d'apporter des solutions pérennes dès à présent.